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Humeurs et Humours
8 juin 2006

A Night In St. James Hotel

J'ai brisé le miroir de la stupidité et je suis passé de l'autre côté, tout en marchant sur les débris avec des pieds nus. Je l'ai brisé, et mon poing s'en souvient encore. Il me regarde rouge et perplexe, imbibé de sang. L'humidité et le froid pénètrent dans mes poumons: mil aiguilles de cristal craquèlent en perçant ma chair. L'atmosphère est lourde et pesante, le soir est ouvert et incertain. Le silence gronde. Le silence est assourdissant.

Et je suis passé de l'autre côté. Ce soir. Je le savais: je ne pourrais pas résister longtemps aux chants de sirènes venant de la zone maudite. Et j'ai craqué ce soir. Et j'ai mal, et elle a mal. Et voilà une belle paire de cons; tristes et désamparés.

Qu'il est dur de marcher sur un fil de verre quand on ne sait pas d'où on vient et où on va. Qu'il est facile de le briser afin de pouvoir décider soi-même du moment de la rupture.

Ce soir j'ai tout cassé. Encore. Une fois de plus. Toujours de la même façon; toujours pour les mêmes fausses bonnes raisons.

Qu'il était facile, quand j'étais aveugle ou presque et que la vie m'importait peu, de tout justifier. C'était au temps où avant était appelé maintenant. Oh oui, j'ai eu pleuré, mais qu'importe. Quand il pleut, tout le monde a les yeux humides.

Je suis de l'autre côté du miroir; le miroir de la connerie, si près de l'abîme. Mon Dieu, que le miroir était fragile. Mon Dieu, que les choses importantes sont fragiles. Et qu'il est dur de les conserver, sans qu'elles prennent la poussière ou qu'elles tombent d'entre nos mains.

Je suis l'imbécile qui casse avant que ça casse, qui dit non de peur d'obtenir un quelconque refus. Je suis celui qui passe de l'amour à la haine plus vite que tu ne pourras jamais cligner des yeux. Et j'ai des bonnes raisons pour m'expliquer cela, les meilleures, mais aucune justification valable.

C'est que j'ai mal et je veux éviter d'avoir mal. Et pour cela, je frappe toujours le premier coup.

Mon poing me regarde, perplexe et rouge. À moitié engourdi par la douleur. Il brûle. Je brûle aussi, d'impuissance et de dégoût. Le dégoût d'avoir agi ainsi. Toujours frappant les plus faibles. S'attaquant toujours à ceux qui le méritent le moins. Quel lâche, mon Dieu, quel lâche. Quel con.

Et ce soir l'obscurité et l'effroi pénètreront comme une flèche dans un coeur qui avait tant confié. L'autre coeur, celui qui me sert de maître hautain et orgueilleux, il y a longtemps qu'il bat tout en étant déjà mort.

D'aucuns se souviendront de lui et pleureront. Je sais que je n'en ferai pas partie. Il ne le mérite pas. Plus maintenant. C'est trop tard, c'est trop dur. C'est la fois de trop.

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Commentaires
J
Merci.
E
Faire mal avant d'avoir mal et en avoir si mal ...et l'armure de protection se retourne vers toi et te lacère de sa lame...<br /> Pensée ...
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